Stréikgedenkfeier 2018


03 September 2018

Vendredi dernier 31 août 2018, des cérémonies ont été organisées pour marquer les 76 ans de la grève générale de 1942. Le 31 août, le peuple luxembourgeois s’élevait contre l’enrôlement dans l’armée nazi. Par cette grève des ouvriers avait affirmé la défiance du peuple luxembourgeois à l’égard de l’occupant nazi qui estimait que le Grand-Duché faisait partie du Reich.

Tous les 31 août, les communes de Schifflange, de Wiltz et d’Esch-sur-Alzette sont intimement liées car elles entraient en résistance et avaient défié l’occupant allemand en soudant le peuple luxembourgeois qui refusait cette intégration forcée au Reich allemand. La grève générale de 1942 avait permis de montrer à l’Europe et aux puissances engagées contre la barbarie nazie qu’il fallait aussi compter avec le «petit» Luxembourg dans le concert des grandes nations. Mais le tribut à payer a été très lourd.

À l’usine ARBED d’Esch-Schifflange, le directeur de l’usine, M. Koener, était arrêté, tout comme les ouvriers Eugène Biren, Jean-Pierre Wieshoff, Léon Bordez et Venant Schmit. Le 8 septembre, dans la nuit, ils étaient jugés et Eugène Biren était même exécuté tôt le lendemain matin.

Pour sauver les autres, Hans Adam, d’origine allemande travaillant à l’usine d’Esch-Schifflange depuis 30 ans et marié à une Luxembourgeoise, se dénonçait et disait que c’était lui qui actionnait la sirène! «Je suis honteux d’avoir été allemand, je suis solidaire du peuple luxembourgeois», aurait-il dit à ses juges. Ses camarades étaient libérés. Lui était décapité le 10 septembre à Cologne dans la prison de Klingelpütz.

Mais, malgré la répression, le mouvement de contestation était lancé et touchait l’aciérie de Differdange, les professeurs, les agents de la Poste, les paysans qui refusaient de livrer leurs produits, les commerçants qui fermaient leus magasins… En réaction, la Gestapo organisait des rafles la nuit, fusillait des otages et déportait leur famille dans les camps de concentration.

Au total, 21 Luxembourgeois, en comptant Hans Adam, étaient exécutés durant cette période.

De nombreuses familles luxembourgeoises étaient forcées de quitter le pays pour être déportées aux frontières orientales l'Allemagne nazie. (4 000 personnes).

Malgré la violente répression qui s’était abattue fin d’année 1942 sur le peuple luxembourgeois, le pays tenait bien. Certes, le sacrifice avait été terrible, mais grâce à cette grève générale, l’enrôlement forcé avait pu être évité à une partie de la jeunesse luxembourgeoise.


http://www.schifflange.lu/streikgedenkfeier-in-schifflingen/

http://www.schifflange.lu/wanderausstellung-de-streik-vun-1942/